Comment éviter les faux sentiments de sécurité

Lors d’une transaction immobilière, les parties impliquées posent souvent de nombreuses questions sur l’état de l’immeuble convoité, la gravité d’un problème détecté, les coûts susceptibles d’être encourus pour le régler, et autres préoccupations similaires. Bien que les courtiers doivent conseiller leurs clients en leur fournissant un maximum d’informations, ils doivent vérifier ces informations et éviter d’émettre des opinions ou des commentaires sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas suffisamment, afin de ne pas créer un faux sentiment de sécurité chez leurs clients.

Même si les courtiers participent à de nombreuses transactions immobilières et assistent à d’innombrables inspections préachat, ils doivent reconnaître qu’ils ne sont pas experts en construction ou en rénovation. Il ne leur appartient pas de se prononcer sur les problèmes de l’immeuble ou de conseiller sur les frais à prévoir pour réparer les problèmes identifiés.  

Les courtiers doivent cependant attirer l’attention de leurs clients sur les éléments visibles, comme des traces de moisissure ou des indices révélant la présence d’humidité, sans toutefois donner leur opinion sur la cause ou la gravité d’une situation. Ils doivent orienter leurs clients vers des experts et leur suggérer de demander une expertise ou une soumission pour prendre une décision plus éclairée.

En se prononçant sur des sujets qui dépassent leurs compétences et expertises, les courtiers risquent de créer un faux sentiment de sécurité chez leurs clients, car ces derniers ont tendance à leur faire confiance. Cela peut augmenter le risque que les courtiers voient leur responsabilité professionnelle engagée. Ainsi, des acheteurs pourraient choisir d’écouter les propos rassurants de leur courtier et aller de l’avant avec une transaction pour ensuite découvrir l’existence d’un vice important et coûteux à réparer. Dans ce cas, en plus d’intenter un recours contre le vendeur, l’acheteur pourrait aussi prendre un recours contre le courtier en affirmant que de meilleurs conseils sur la nécessité d’effectuer une inspection additionnelle auraient pu éviter l’achat ou permettre une renégociation du prix.

Les courtiers doivent également rappeler à leurs clients les limites de leur mandat afin d’éviter toute confusion. Ils doivent les informer des vérifications qu’ils ont effectuées et de celles que leurs clients devraient faire eux-mêmes pour obtenir des informations plus précises ou additionnelles. 

Par exemple : bien qu’un courtier puisse vérifier l’âge d’une fosse septique auprès d’une municipalité, il incombe à son client de demander une expertise plus poussée de la fosse s’il veut s’assurer de sa conformité ou de son état général. Le courtier serait avisé de documenter et conserver les suivis et discussions à cet égard dans le dossier de la transaction.

Au-delà des enjeux spécifiquement reliés aux limites de leurs champs d’expertise, les courtiers doivent s’acquitter de leur devoir de vérification concernant les affirmations qu’ils font. Ce devoir les amène à mesurer leurs propos, surtout en ce qui concerne les éléments qu’ils ne peuvent pas vérifier ou qui sortent de leur champ d’expertise. Ils doivent faire preuve de prudence dans toutes leurs communications et représentations.

La prévention, votre meilleure solution!

Dernière mise à jour : 05 novembre 2024
Numéro d'article : 266531